Investissement intelligent

Des taux d'intérêt élevés qui freineront la croissance

Analyse hypothécaire mensuelle au Canada - Juillet 2022

28 juillet 2022 2 Minute Read

Si la Banque du Canada en a surpris plus d'un en haussant les taux d'intérêt de 100 points de base plus tôt ce mois-ci, c'est qu'elle croit qu'il faut réprimer l'inflation, et vite. L'inflation en cavale vers des sommets inégalés depuis près de 40 ans ne fait que matérialiser davantage les attentes inflationnistes au pays, ce qui a poussé la banque centrale à précipiter une fois de plus le resserrement de sa politique monétaire. En effet, les enquêtes de la Banque du Canada sur les perspectives des entreprises et des consommateurs au deuxième trimestre de 2022 révèlent que les attentes en matière d'inflation pour les deux prochaines années n'ont jamais été aussi élevées. Afin d'éviter que cette expectative ne s'enracine davantage, la banque centrale déploie donc ses hausses afin d'atteindre rapidement le taux d'intérêt charnière qui devrait renverser l'inflation.

Ce taux, qui devrait s’élever à 3,5 %, tombe dans ce qu'on appelle un territoire restrictif sur le plan économique. En d'autres termes, la Banque du Canada s'est donné pour mission d'étouffer l'inflation coûte que coûte, même au détriment de la croissance économique. Le calcul est simple : il en coûterait plus cher de rétablir l'équilibre des prix face à une inflation galopante.

Cela dit, la plupart des banques et des cabinets de services consultatifs en matière économique n'inscrivent pas de récession au scénario de base du pays. Ils ont toutefois réduit de manière considérable leurs projections de croissance entre le S2 2022 et 2024. L'Économique RBC échappe toutefois à la règle en prévoyant une récession légère et courte au milieu de l'année 2023. Le consensus s'entend tout de même sur le fait que le risque élevé d'une croissance amoindrie n’a pas empêché l'économie canadienne d’amorcer le deuxième semestre de 2022 sur des bases suffisamment solides pour s'adapter à une politique monétaire restreinte.

L'incertitude qui affecte les perspectives économiques et la hausse matérielle du coût du financement ont ralenti l'investissement dans l'immobilier commercial au T2 2022; les entreprises ont fait preuve de la même prudence que pendant la COVID-19. Les taux d'actualisation ont augmenté dans presque tous les segments et régions au cours du trimestre et la tendance devrait se poursuivre en raison des hausses à venir sur les taux d'intérêt. Si l'intérêt se maintient pour les biens immobiliers de premier ordre, on prévoit toutefois que l'activité restera limitée dans l'ensemble jusqu'à plus tard cette année. Néanmoins, l'intérêt envers les biens immobiliers au pays perdurera à long terme; on prévoit une reprise de l'investissement lorsqu'on en saura davantage sur l'évolution des prix.

Les traits dominants de la conjoncture économique :

  • Le marché de l'emploi a retranché 43 200 postes en juin 2022. Ce recul de la main-d’œuvre a écrasé le taux de chômage à un creux record de 4,9 %.
  • L'inflation a atteint 8,1 % en juin 2022, un niveau inégalé depuis 1983.
  • Les ventes au détail ont augmenté de 2,2 % en mai 2022, et les prévisions préliminaires laissent entrevoir une hausse supplémentaire de 0,3 % en juin.

Points de vue :



Derniers Rapports de Marché

Rester informé

Inscrivez-vous pour recevoir la prochaine Analyse Mensuelle du Marché Canadien