Investissement intelligent

Freinage moins brusque

Analyse hypothécaire mensuelle au Canada - Octobre 2022

31 octobre 2022 2 Minute Read

Parce qu’on s’attend de plus en plus à une récession et que les critiques politiques se multiplient, la Banque du Canada a enchaîné, dans son offensive contre l’inflation, une nouvelle hausse de 50 points de base des taux d’intérêt en septembre. Cette hausse, qui porte à 3,75 % le taux directeur actuel, reconfirme que cette période fait partie des cycles dans lesquels les hausses de taux sont les plus fulgurantes dans les annales canadiennes. Or, si elle a de nouveau fait savoir qu’il faut s’attendre à d’autres hausses des taux, il semble que la banque centrale soit prête à calmer le rythme des prochaines hausses. Cette dernière intervention de la Banque du Canada a été plus modeste qu’attendu, et les gouvernants ont fait savoir qu’ils s’inquiétaient de ralentir potentiellement l’économie « plus que nécessaire ».

Le choc de la hausse des taux d’intérêt sur l’économie est aujourd’hui plus évident, comme en témoigne la léthargie des indicateurs économiques, sauf le plus important, soit l’inflation. Les dépenses des ménages se sont ralenties, le marché du logement continue de se tiédir, et le moral des consommateurs a beaucoup baissé. Dans le même temps, l’inflation des biens continue de s’étendre aux services, tandis qu’à court terme, les attentes inflationnistes restent élevées et risquent de s’inscrire dans la durée.

Dans ses dernières projections, la Banque du Canada, qui s’attend à ce que la croissance économique soit paralysée dans les prochains trimestres, a réduit de moitié, à 0,9 % contre le rythme de 1,8 % escompté auparavant, ses prévisions pour la croissance du PIB l’an prochain. Elle évalue aussi à 50 % environ les probabilités d’une récession technique en 2023. Pour sa part, l’inflation devrait se calmer considérablement l’an prochain, même si elle chutera seulement aux alentours de 3 % d’ici la fin de 2023. On s’attend aujourd’hui à ce que l’inflation revienne sur la cible à la fin de 2024, ce qui laisse entendre que les taux d’intérêt et le coût du crédit ne bougeront probablement pas pendant l’essentiel des deux prochaines années.

Cette période de croissance quasi nulle à venir aura un impact sur les décisions immobilières commerciales et ralentira l’activité d’investissement dans les prochains trimestres. Déjà, certains groupes d’investisseurs institutionnels sont redevenus « attentistes » à l’heure où ils réévaluent les perspectives des marchés et de l’économie. En outre, puisqu’on s’attend encore à ce que les taux d’intérêt augmentent de nouveau, les taux de capitalisation continueront de subir des pressions haussières dans le court terme. Toutefois, il y a toujours de la demande pour les actifs de grande qualité, ce qui amoindrit une partie du choc causé par la hausse des taux de capitalisation.

Les traits dominants de la conjoncture économique

  • En septembre 2022, l’inflation de synthèse s’est légèrement ralentie à 6,9 %, surtout en raison de la baisse des prix de l’essence. Dans le même temps, l’inflation fondamentale a continué d’augmenter, pour s’inscrire à 5,4 %.
  • Les estimations préliminaires des ventes au détail font état d’une baisse de 0,5 % en septembre 2022, dans la foulée du gain de 0,7 % en août.
  • L’emploi a progressé légèrement, en gagnant 21 100 postes en septembre 2022, et le taux de chômage s’est comprimé à 5,2 %.

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