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Une croissance robuste attendue malgré des perspectives assombries
01 octobre 2021 5 Minute Read

Points économiques
- Au T2 2021, le PIB réel a reculé de 1,1 % (taux annualisé).
- En août 2021, 90 200 emplois ont été ajoutés, ce qui a fait chuter le taux de chômage à 7,1 %.
- Selon des chiffres prévisionnels, les ventes au détail ont rebondi de 2,1 % en août 2021, après une baisse de 0,6 % en juillet.
Les marchés obligataires semblent en plein réétalonnage. En effet, les rendements de référence des obligations à 10 ans ont gagné 25 points de base au Canada et aux États-Unis au cours de la semaine volatile ayant conclu le trimestre. Le coup d'envoi de cette brusque hausse des rendements a été donné la semaine dernière lorsque la Réserve fédérale américaine, dans un élan étonnamment belliciste, a dévoilé son calendrier accéléré d'atténuations qui débuterait dès novembre pour se terminer à la mi-année 2022. Qui plus est, la hausse des taux d'intérêt est de plus en plus attendue alors que la banque centrale est ambivalente sur la nécessité de les augmenter au cours de l'année prochaine. Malgré les efforts répétés de la Réserve fédérale américaine pour tempérer les marchés financiers et contrer le resserrement de la politique monétaire, l'élan synchrone de ses pendants de l'Angleterre, de la Norvège et du Canada a propulsé les rendements à la hausse. Ce mouvement haussier soudain n'a toutefois pas réussi à propulser les rendements jusqu'aux sommets établis plus tôt cette année.
Le débat sur l'inflation continue également d'alimenter la volatilité des marchés. Si les banques centrales reconnaissent que l'inflation est plus importante et persistante que prévu, elles continuent toutefois de croire qu'elle ne sera que temporaire. Or, les goulots d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement sont la principale cause de cette pression haussière sur les prix alors qu'on entrevoit toujours plus difficilement la résolution de ces problèmes avant plusieurs mois. Les navires-porte-conteneurs sont refoulés aux ports de la Californie du Sud alors que le port de Vancouver renvoie un nombre record de conteneurs vides en Asie afin de soutenir la croissance de la demande pour des marchandises. La hausse des prix du pétrole, qui a également contribué à l'inflation, est exacerbée par la crise énergétique qui s'installe en Europe et en Chine. L'insuffisance des stocks à l'approche de la saison froide suscite des inquiétudes quant aux pénuries d'énergie qui pourraient s'étendre à la chaîne d'approvisionnement mondiale si la production industrielle devait cesser. Ces perturbations font non seulement grimper l'inflation, mais freinent également la croissance économique. En effet, le repli inattendu du PIB canadien au deuxième trimestre de 2021 s'attribue en grande partie aux problèmes de la chaîne logistique.
Ces incertitudes, qui s'ajoutent à celles de la COVID-19, viennent brouiller davantage les perspectives économiques mondiales. En raison des problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement, à la réembauche de la main-d’œuvre perdue et au plafond de la dette américaine, la croissance mondiale est sérieusement menacée à court terme. Toutefois, selon le scénario de référence, cette menace serait temporaire et, si tout se déroule comme prévu, l'année en cours et celle à venir se concluront sur une croissance économique robuste.
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