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Les microcentres de données : des petits qui deviendront grands
19 mai 2022 3 Minute Read

L’essor de l’informatique périphérique pourrait bientôt émailler nos villes de microcentres de données ― dont certains ont à peine la taille de quelques places de stationnement ―, construits non loin des entreprises qu’ils servent et qui contrastent avec les centres de données traditionnels à grande échelle de nos centres-villes.
Felipe Donda, gestionnaire des transactions sur les centres de données de CBRE à Montréal, vient de quitter le Brésil pour s’installer au Canada. Il travaille en collaboration avec les clients en prévision de cette vague émergente dans l’immobilier commercial.
« Nous suivons la croissance de la demande afin de savoir quand elle commencera à culminer. Nous serons alors prêts à offrir les locaux nécessaires, explique-t-il en précisant que l’intérêt est vif, surtout à Montréal et à Toronto. Quand cette vague déferlera, ces centres se multiplieront à la vitesse de l’éclair. »
L’informatique périphérique réunit les données générées par les appareils intelligents ou par l’internet des objets (IdO) et les traite sur les lieux (dans les centres commerciaux, les aéroports ou les stades, par exemple, quand les volumes de données à transmettre sont considérables), au lieu de les faire traiter dans des centres éloignés.
Cette proximité donne accès à des données plus instantanées et mieux localisées, ce qui permet aux utilisateurs de stocker le contenu et de traiter localement les applications (dont les paniers d’achats virtuels ou les moteurs de placement publicitaire), en optimisant les appareils internet.
Pour les propriétaires canadiens de portefeuilles constitués de grands établissements commerciaux comme les galeries marchandes et les tours de bureaux, c’est peut-être l’occasion idéale de remplir, grâce à l’informatique périphérique, des espaces inoccupés qui ne sont pas viables pour d’autres activités commerciales.
L’informatique périphérique pourrait être une bénédiction pour les détaillants qui adoptent le principe des achats sans contact en libre-service, ce qui n’oblige pas à numériser les codes à barres. Ce système détecte le téléphone du client, qui prend les articles qu’il veut acheter, puis porte numériquement à son compte le montant exact de l’achat.
« Il suffit donc se rendre dans les magasins, de ramasser tout ce qu’il vous faut, puis de repartir : le centre périphérique fait toute l’analyse des données pour vous, explique Felipe Donda. Lorsque les détaillants seront plus nombreux à adopter ce principe, il faudra des locaux dans les villes pour traiter assez rapidement toutes ces données. On pourrait dire que c’est l’équivalent de l’établissement du dernier kilomètre pour les centres de données.