Article
L’« immobilisme stratégique » et son impact sur les tendances immobilières de bureau
02 décembre 2024 3 Minute Read
Après la « grande démission », puis la « démission silencieuse », le phénomène d’« immobilisme stratégique » redéfinit aujourd’hui le monde du travail, influençant tant la demande que les stratégies d’emploi. La baisse des départs volontaires par rapport aux années précédentes ralentit le recrutement et complique l’accès au marché du travail pour les nouveaux entrants.
« C’est un phénomène cyclique que nous avons déjà observé, notamment lors de la bulle Internet et de la crise financière mondiale, explique Emily Sisnett, vice-présidente des RH à CBRE Canada. Le recrutement suit les cycles économiques : les embauches s’accélèrent en période de croissance et ralentissent en période de contraction et de maîtrise des coûts. »
« Dans le contexte actuel d’offres limitées et d’incertitude économique, les employés privilégient la stabilité. »
Le retour au bureau en question
La pandémie a offert aux salariés l’occasion de repenser leur vie professionnelle, d’essayer le travail à distance et de constituer une épargne, conduisant à une vague de démissions sans précédent (la « grande démission »).
« Aujourd’hui, le contexte économique décourage la prise de risques personnels et favorise les employeurs, note Emily. Cependant, cela soulève de nouveaux défis en matière de mobilisation du personnel. »
L’« immobilisme stratégique » permet aux entreprises d’essayer différentes politiques de retour au bureau. Les approches varient considérablement : Tesla et Amazon ont abandonné le modèle hybride pour un retour complet au présentiel, tandis que Google, Meta et Salesforce ont opté pour l’entre-deux avec une présence minimale de trois jours par semaine.
« Pendant la pandémie, les entreprises ont privilégié la flexibilité pour attirer les talents, poursuit Emily. Mais beaucoup ont réalisé l’importance du présentiel pour leur culture et leur productivité. L’enjeu est maintenant de trouver le bon équilibre. »
La quête d’expérience
Les stratégies de retour au bureau varient selon les secteurs, les entreprises et les fonctions.
« Il n’existe pas de solution universelle, souligne Emily. Les entreprises doivent développer leur propre approche en fonction de leurs objectifs et des besoins de leurs employés. Elles doivent aussi justifier l’importance du bureau, ce qui est plus facile avec des locaux de qualité, inspirants et hautement fonctionnels. »
Au-delà des tendances d’emploi, la mobilisation des employés reste primordiale. Les entreprises misent de plus en plus sur la quête d’expérience pour répondre aux attentes de leurs collaborateurs, à toute étape de leur carrière.
« Il ne s’agit pas simplement d’un exode vers la qualité, précise Brendan Sullivan, qui dirige la division locative de CBRE Canada. Les entreprises recherchent des immeubles où bailleurs et gestionnaires s’impliquent auprès des occupants. »
« Le retour au bureau ne se limite pas au travail : les employés attendent des expériences favorisant les relations et la communauté. »
À titre d’exemple, au 121 King St. W. au centre-ville de Toronto, Crestpoint Real Estate Investments a investi sensiblement dans la rénovation de Roserock Place, créant un espace multifonctionnel comprenant un club social avec terrasse, simulateur de golf et bar, que les locataires peuvent louer. Un gestionnaire de communauté a été recruté pour animer ces espaces, que Brendan considère comme essentiels à l’expérience de bureau moderne.
« Les entreprises privilégient la création de communautés et recherchent des partenaires immobiliers partageant cette vision, explique Brendan. Les bailleurs comme Crestpoint, qui investissent dans cette direction, façonnent l’avenir des bureaux. »
« C’est un moment opportun pour les locataires, conclut-il. Le marché offre de nombreuses possibilités, et les bailleurs sont à l’écoute, ce qui se traduit par des biens et des expériences exceptionnels. »
Une évolution qui contribuera sans doute à fidéliser les employés.
Perspectives connexes
-
Article
Construisons, encore et encore : L’Alberta déjoue la tendance nationale du commerce de détail
Le secteur canadien du commerce de détail fait face à une forte demande, à de faibles taux d’inoccupation et à une activité de construction limitée, mais Alistair Corbett de CBRE affirme que de nouveaux projets sont sur le point de démarrer en Alberta.
-
Plus tôt cette année, CBRE Group, Inc. a combiné ses activités de gestion de projets avec Turner & Townsend, une filiale à participation majoritaire qui fournit des services de gestion de programmes, de conseil en coûts et de gestion de projets à l'échelle mondiale.
-
Le marché des bureaux de Toronto a connu une baisse de 50 points de base du taux de vacance à 18,5 % au premier trimestre 2025, tandis que la disponibilité industrielle nationale a augmenté à 5,0 % en raison des inquiétudes liées aux tarifs.
Restez à l’affût
Joignez-vous à la cohorte de professionnels du secteur qui reçoivent nos dernières nouvelles par courriel.