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Liquidation en cours mais ne vous inquiétez pas du départ de Nordstrom
30 mars 2023 4 Minute Read
Bien que la vente de liquidation de Nordstrom ait commencé, nous pouvons dissiper les craintes d’un effondrement du commerce de détail au Canada.
La fermeture des 13 magasins Nordstrom au pays a poussé les observateurs du marché à s’interroger sur l’avenir du commerce de détail traditionnel. Bien que le détaillant américain considère le commerce électronique comme l’un des facteurs de sa disparition, l’histoire de Nordstrom rappelle celle de nombreuses autres chaînes de grands magasins au fil des ans.
« Chaque fois qu’un détaillant disparaît, nous accusons par réflexe le commerce électronique », a déclaré Paul Morassutti, président du conseil d’administration de CBRE Canada, lors d’un discours sur les perspectives du marché canadien en février. « Un grand nombre de détaillants ont échoué parce qu’ils ont été achetés par des sociétés de capital-investissement privées et qu’ils se sont endettés. Beaucoup d’autres ont échoué simplement parce qu'ils étaient mal gérés. Le commerce électronique n’a rien à voir avec leur disparition. »
Selon M. Morassutti, le commerce de détail a toujours été caractérisé par le changement et Nordstrom est le plus récent exemple.
Une histoire de roulement
Pendant des décennies, les centres commerciaux canadiens ont adopté un modèle dans lequel les mêmes grands magasins proposaient des produits similaires dans des formats similaires partout au pays.
« Les centres commerciaux de ce pays ont toujours été très uniformisés. Ils se ressemblaient, accueillaient presque tous les mêmes détaillants et avaient pour locataires principaux Eaton’s et Simpson’s, deux noms emblématiques et multigénérationnels », a déclaré M. Morassutti.
Toutefois, une mauvaise gestion et l’incapacité à s’adapter à l’évolution de l’économie et du commerce de détail ont conduit ces deux détaillants à déclarer faillite dans les années 1990.
En 2013, la chaîne canadienne de magasins de rabais Zellers a connu le même sort en fermant ses magasins après 82 ans d’activité. La même année, Target a ouvert 133 magasins au Canada, reprenant dans de nombreux cas les baux de Zellers. L’entreprise a concentré ses activités aux États-Unis deux ans plus tard, après avoir perdu près d’un milliard de dollars au cours de la première année en raison d’une mauvaise planification logistique. Target a laissé derrière elle 15 millions de pieds carrés de locaux de vente au détail.
Puis, la faillite de Sears a remis sur le marché 15 millions de pieds carrés supplémentaires.
« Même s’il est triste de voir Nordstrom partir, nous avons maintenant l’occasion de faire des choses inédites »
Tout comme l’inflation, Zellers fait un retour après une longue absence, alors que 12 magasins ouvriront en mars à l’intérieur de magasins de la Baie d’Hudson en Ontario et en Alberta.
« Le commerce de détail a toujours été très darwinien », a déclaré M. Morassutti.
Et ensuite?
Beaucoup de personnes ont spéculé sur ce qu’il adviendra des millions de pieds carrés que Nordstrom s’apprête à quitter.
« Même s’il est triste de voir Nordstrom partir, nous avons maintenant l’occasion de faire des choses inédites », a déclaré Kate Camenzuli de CBRE à la Presse canadienne, ajoutant qu’elle pense que les locaux de première qualité laissés vacants par Nordstrom attireront l’attention internationale. « Il s'agit de biens immobiliers phénoménaux de calibre institutionnel », a-t-elle déclaré au Toronto Star.
Selon Mme Camenzuli, les groupes qui occuperont les locaux de Nordstrom resteront au service des consommateurs, le divertissement et la restauration étant de possibles options. Elle prévoit également que l’accent sera mis sur les expériences, qui sont devenues un élément essentiel de l'écosystème de la vente au détail.
Selon des recherches récentes de CBRE, sept consommateurs sur dix préfèrent faire leurs achats en magasin et les membres de la génération Z sont plus enclins à faire leurs achats en personne que les millénariaux. Il n’a donc jamais été aussi important pour les détaillants d’innover afin d’attirer les consommateurs et de les inciter à dépenser.
« Après une décennie d'évolution, le commerce de détail se porte généralement bien, surtout si l’on tient compte des ravages causés par la pandémie, a déclaré M. Morassutti. L’activité d'investissement a été assez forte. Les ventes au détail sont en hausse. Les loyers sont en hausse. Les marques natives du numérique s’installent dans des magasins physiques et de nouveaux concepts de vente au détail voient le jour. La confiance règne dans ce marché. »
« Voilà qui est dit long sur la mort souvent annoncée du commerce de détail. »
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