Le secteur technologique canadien est passé du statut de poids lourd dans le marché des bureaux à celui de géant endormi

Toronto a chuté au cinquième rang du récent classement Scoring Tech Talent de CBRE, qui recense les principaux marchés de l’emploi dans le secteur de la technologie en Amérique du Nord. Ottawa, Montréal, la région de Waterloo, Calgary et Québec gagnent des places.

CBRE vient de publier la plus récente édition de son rapport Scoring Tech Talent*, qui présente un classement des principaux marchés de l’emploi technologique en Amérique du Nord. On y apprend que Toronto a été supplantée au troisième rang par la région métropolitaine de New York, bien qu’elle ait enregistré la deuxième plus forte croissance de l’emploi technologique en Amérique du Nord entre 2017 et 2022, en ajoutant 63 800 postes. Washington, D.C. est restée au quatrième rang et la région de la baie de San Francisco a encore une fois terminé en tête, loin devant le peloton, même si son avance a diminué.

Sur les huit villes canadiennes au classement Scoring Tech Talent, cinq ont amélioré leur position, une a conservé son rang et deux ont perdu des places. Le Canada compte cinq villes dans les vingt principaux marchés de l’emploi technologique, dont deux parmi les dix premiers. Les emplois technologiques englobent les professions technologiques dans tous les secteurs de l’économie, par exemple un ingénieur informatique qui travaille pour une banque.

Vancouver, qui a connu le taux de croissance des emplois dans le secteur technologique le plus élevé de toutes les villes étudiées (69 %), est restée au 8^e rang du classement Scoring Tech Talent; Ottawa a gagné deux places pour se retrouver au 11^e rang; Montréal a gagné trois places pour se retrouver au 12^e rang, ayant ajouté le troisième plus grand nombre d’emplois technologiques en Amérique du Nord (51 500), derrière Toronto et la région de la baie de San Francisco.

La région de Waterloo a gagné six places et se retrouve au 18^e rang. Calgary, qui a enregistré le deuxième meilleur taux de croissance de l’emploi technologique en Amérique du Nord (61 %), a gagné sept places pour se classer au 21^e rang. Quant à Québec, elle a progressé de quatre places pour se classer au 35^e rang. Edmonton est l’un des seuls marchés canadiens à avoir reculé au classement, passant à la 39^e place.

Les marchés technologiques ayant affiché les taux de croissance de l’emploi les plus élevés du continent sont tous au Canada : Vancouver (69 %), Calgary (61 %), la région de Waterloo (52 %) et Edmonton (45 %). Depuis 2020, le Canada a ajouté 150 000 postes dans le secteur technologique, soit une croissance de 15,7 %, ce qui est supérieur aux États-Unis, qui ont connu une croissance de 11,4 %. Entre 2020 et 2022, le Canada a ajouté plus de 150 000 postes dans le secteur technologique, soit une croissance de 15,7 %, surpassant le taux de croissance de 11,4 % des États-Unis, où plus de 610 000 postes ont été créés.

La concentration des emplois technologiques, soit le pourcentage de l’emploi total que représentent les professions technologiques, est un facteur important afin de déterminer la place du secteur technologique dans un marché et son potentiel de croissance. Selon cette mesure, Ottawa est en tête de tous les marchés nord-américains, les professions technologiques représentant 13,3 % de l’emploi total, soit la plus forte concentration du continent et plus du double de la moyenne des 50 marchés, qui est de 5,6 %. Les professions technologiques représentent 10,1 % de l’emploi total dans la région de Waterloo et 11,6 % dans la région de la baie de San Francisco. Les cinq principaux marchés sont complétés par Toronto et Seattle, à égalité à 9,5 %.

« Le tableau de bord montre à quel point les principaux marchés technologiques sont compétitifs et très regroupés à l’heure actuelle », a déclaré Paul Morassutti, président du conseil d'administration de CBRE Canada. « Après une période de très forte croissance, le secteur mondial de la technologie est confronté à des turbulences. De plus, comme dans de nombreux autres secteurs de l’économie, les entreprises technologiques ont dû s’adapter à l’évolution de la conjoncture économique en réévaluant les superficies dont elles ont besoin et en procédant à des licenciements. »

« Indépendamment de ces tendances à court terme, les villes canadiennes disposent d’une solide base d’emplois dans le secteur technologique et la croissance de l’emploi dans les marchés comme Vancouver, Toronto et Montréal est l’une des plus fortes en Amérique du Nord. Le secteur technologique canadien est en voie de retrouver une croissance normale et durable, ce qui le rendra plus sain à long terme. On peut dire que le secteur technologique canadien est passé du statut de poids lourd dans le marché des bureaux à celui de géant endormi en un court laps de temps. »

Le rapport annuel Scoring Tech Talent de CBRE examine 75 marchés nord-américains, classe les 50 principaux marchés technologiques aux États-Unis et au Canada et décrit les tendances du marché de l’emploi technologique au cœur des changements économiques et de l'embauche accrue de télétravailleurs. Au total, les États-Unis et le Canada ont ajouté 760 000 postes dans le secteur technologique depuis 2020.

CBRE identifie également les 25 marchés technologiques émergents, qui présentent un fort potentiel de croissance, en fonction d’un ensemble de critères plus restreint. Halifax (4^e rang), London (8^e rang) et Winnipeg (18^e rang) figurent à nouveau sur cette liste, London ayant enregistré une croissance de 79 % de son bassin de main-d’œuvre technologique entre 2017 et 2022. 

Avantage concurrentiel

Les marchés technologiques canadiens continuent de bénéficier d’un avantage concurrentiel sur les marchés américains, en raison des coûts d’embauche généralement plus abordables. Les frais d’exploitation totaux des entreprises technologiques ont augmenté en 2022 en raison de la hausse des salaires moyens, même si de nombreuses entreprises ont réduit leur empreinte immobilière.

Le coût annuel total de la main-d’œuvre et de l’immobilier pour une entreprise technologique de 500 employés occupant de locaux de 60 000 pi² varie entre 33 M$ à Québec (le plus bas en Amérique du Nord) et 79 M$ dans la région de la baie de San Francisco. Selon cette mesure, les huit villes les plus abordables se trouvent au Canada.

De plus, la main-d’œuvre du secteur technologique rajeunit les principaux centres technologiques nord-américains. Plus de la moitié des 50 principaux marchés technologiques ont vu le nombre total de résidents dans la trentaine augmenter de plus de 10 % depuis 2016. Parallèlement, Salt Lake City, Madison et la région de Waterloo ont enregistré la plus forte concentration totale de résidents dans la vingtaine.

« Le marché de la main-d’œuvre technologique reste très compétitif, même dans un contexte de ralentissement économique et de licenciements, mais il s’est suffisamment assoupli pour créer des occasions d’embauche par des entreprises non technologiques », a déclaré Colin Yasukochi, directeur exécutif du Tech Insights Center de CBRE à San Francisco. « Avec la redistribution de la main-d’œuvre technologique dans d’autres secteurs, notre économie devient plus numérique, ce qui pourrait stimuler la croissance de l’industrie technologique. Le domaine de l’intelligence artificielle a été inondé par le capital de risque, ce qui est un indicateur positif de la croissance future de la technologie. »

Cliquez ici pour télécharger le rapport complet.

Aussi, le plus récent rapport Tech Talent Analyzer* de CBRE fournit une comparaison interactive et approfondie de la main-d’œuvre technologique dans différents marchés. Pour en savoir plus, cliquez ici.