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Montrez votre Botox sur TikTok : quand les cliniques misent sur les médias sociaux
06 décembre 2021 3 Minute Read

Les fournisseurs de soins de santé et de bien-être n’ont plus à se contenter du troisième étage d’un vieil immeuble, à l’abri des regards.
Selon Jackson Turner, un courtier de CBRE spécialisé dans le commerce de détail à Toronto, la nouvelle génération des soins de santé et de bien-être - on parle ici des cliniques de massothérapie, de fertilité, de Botox ou d’épilation au laser - veut offrir ses services au grand jour, idéalement en ayant pignon sur rue, un bel étendard pour sa marque et une présence commerciale "instagrammable".
« Les utilisateurs du domaine médical sont de plus en plus actifs sur le marché de détail urbain », explique M. Turner. « Il y a cinq ans à peine, les entreprises œuvrant dans la santé et le bien-être ne cherchaient pas à dépenser pour des locaux de détail traditionnels. Ils recherchaient certes un bon emplacement, mais le fait de se retrouver au deuxième ou troisième étage d’un immeuble de bureaux ou d’une clinique médicale ne les dérangeait pas.
« Mais à l’heure actuelle, ils doivent innover pour rester à la page et créer un engouement sur les médias sociaux. Ils recherchent donc de la visibilité dans un secteur très achalandé et un aménagement de pointe dans leurs locaux pour se distinguer sur le marché. »
Les bailleurs institutionnels voient d’un bon œil les fournisseurs de services médicaux, qu'ils perçoivent comme des détaillants de destination qui offrent de bons services aux locataires voisins et attirent des consommateurs dans leurs propriétés.
Myodetox en a donné le parfait exemple lorsqu’elle a complètement revu le concept de la traditionnelle clinique de massothérapie. « Elle a investi davantage dans l’aménagement de ses locaux, mis l’accent sur Instagram et les médias sociaux pour acquérir une nouvelle clientèle et créé son image de marque branchée », explique M. Turner. « Elle attire une autre catégorie de clients. »
Twig Fertility en est un autre. Elle a ouvert une grande clinique de fertilité au coin d’Avenue Road et Eglinton Avenue, l’une des intersections les plus achalandées de la ville. « On a repensé chaque facette de l’expérience client en misant sur les besoins et le confort de chacun », peut-on lire sur son site web. « Notre nouvelle clinique est en tout point branchée sur la technologie. »
« La clinique essaie de faire tomber les préjugés », précise M. Turner. « Beaucoup de gens composent avec des problèmes de fertilité en privé, et Twig Fertility essaie de lever le voile sur ce type de soins en rendant la chose acceptable et accueillante. La porte est toujours ouverte pour répondre aux questions des passants qui veulent en savoir plus. »
Viennent ensuite les services cosmétiques comme le Botox ou l’épilation au laser – soient dits en passant plus populaires que jamais dans le sillage des 18 derniers mois d’examen compulsif de son visage lors de visioconférences – dont les fournisseurs se livrent une vive concurrence pour des locaux qui sauront distinguer leur offre du lot.
« Il faut que la façade soit "instagrammable", que les gens qui passent devant se disent "Wow, regarde ça! ", affirme M. Turner. « Il faut ce je ne sais quoi qui fait parler les gens et publier une photo de leur expérience lorsqu’ils sont à l’intérieur. »
Les locataires œuvrant dans la santé et le bien-être emboîtent donc le pas aux détaillants de mode dans la quête de locaux branchés qui inspirent les clientèles cibles sur les médias sociaux.
« Nous sommes à une époque charnière. Indépendamment de l’offre des commerçants, personne ne peut compter que sur la brique et le mortier de son commerce pour survivre. », conclut M. Turner. « Les médias sociaux sont des canaux puissants dans le secteur du détail et les confinements n’ont fait qu’accélérer cette tendance. Bienvenue dans la nouvelle ère de consommation. »
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