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Des Suisses donnent de leur temps maintenant pour recevoir des soins plus tard
30 septembre 2022 5 Minute Read

Au-delà de la fiabilité légendaire de leurs montres, les Suisses ont trouvé un moyen créatif de prodiguer des soins aux personnes âgées tout en s’attaquant à la pénurie de résidences à venir.
Cela va comme suit : les citoyens qui le désirent se portent volontaires pour soutenir les personnes âgées dans leurs tâches quotidiennes comme la cuisine, le jardinage, le ménage, ou pour les accompagner dans leurs courses ou leurs rendez-vous.
Les heures consacrées à ces activités sont cumulées sous forme de crédits, qui sont déposés au compte de sécurité sociale du citoyen. Plus tard, quand cette personne aura besoin d'un coup de main, elle pourra utiliser ces crédits pour recevoir de l'aide à son tour.
Si trente autres pays à travers le monde disposent de ce genre de banque d'heures, la plupart ne sont pas spécifiquement axées sur les personnes âgées, comme c'est le cas en Suisse.
Cela dit, la déferlante démographique commune à la plupart des pays occidentaux viendra ébranler le système de soins aux ainés.
Créativité et planification devront donc être au rendez-vous pour accommoder notre population vieillissante.
Placer du temps pour nos vieux jours
L’idéal, ce serait de pouvoir utiliser des crédits d’heures accumulées pour s’assurer de recevoir les soins dont nous aurons besoin une fois l’âge d’or atteint. Le Canada pourrait très bien être le pionnier d’un tel programme.
En marge de ce projet, CBRE a fait sa part pour que les Canadiens d’âge vénérable jouissent d’options viables en matière de logement.
Dans la foulée de la pandémie, l’immobilier des résidences pour personnes âgées a reçu un tas d’investissements. CBRE, bien sûr, était au cœur de l’action.
Les investisseurs institutionnels qui misent sur les soins de santé, des Américains pour la plupart, reconnaissent tout le potentiel du marché mal desservi des résidences pour personnes âgées au Canada et tout autant d’occasions d’investir devant l’ampleur que prend le tsunami de têtes grises.
D’ici 2040, soit dans moins de 18 ans, la population canadienne âgée de 75 ans et plus devrait croître de 118 %. On parle même de 146 % pour les 85 ans et plus, alors que la population de moins de 75 ans ne s’enrichira que de 22 %.
En même temps, l’escalade précipitée des coûts de construction effrite l’aménagement de nouvelles résidences pour personnes âgées au pays.
« Plusieurs investisseurs locaux plus conventionnels considèrent encore ce type d’immobilier comme un bien alternatif », précise Mat Burnett, premier vice-président de CBRE Soins de santé.
« Cela dit, certains groupes visionnaires, appuyés par du capital-investissement américain bien averti, s’y intéressent plutôt pour les loyers considérables qu’ils promettent. »
Ça bouge dans l’immobilier des résidences pour personnes âgées
Le groupe immobilier new-yorkais Blackstone, le plus important investisseur de biens immobiliers au monde, s’est associé au Réseau Sélection en 2021 afin d’acquérir un portefeuille de treize résidences pour personnes âgées au Québec des mains de Revera inc. pour 571 millions de dollars.
« Ces investisseurs ont compris qu’en augmentant les liquidités auprès des résidences existantes au Canada, ils pourraient augmenter les profits. On parle ici d’un rendement allant jusqu’à 7 % au fil du temps, ajoute monsieur Burnett. C’est beaucoup plus que dans l’immobilier conventionnel, comme l’industriel et le multirésidentiel. »
Plus tôt cette année, CBRE a également représenté Extendicare dans la vente de onze résidences pour personnes âgées en Ontario et en Saskatchewan à la coentreprise formée par Sienna Senior Living, de Markham en Ontario, et la FPI Sabra Health Care, du Maryland, contre 307,5 millions de dollars.
Cette même coentreprise a déboursé 72 millions de dollars pour acquérir The Village at Stonebridge, une résidence pour personnes âgées de 186 logements.
Ces transactions s’inscrivent dans la foulée de la vente de six résidences de Hawthorn Senior Living à la FPI Ventas de Chicago pour 226 millions de dollars, orchestrée par CBRE en octobre dernier.
Une offre des plus limitées
Si une certaine frénésie s’est emparée du marché des résidences pour personnes âgées, monsieur Burnett fait toutefois remarquer que ces transactions ne soulagent en rien le besoin pressant d’aménager de nouvelles résidences à l’échelle du pays.
« La vague de départ à la retraite des baby-boomers est imminente », dit-il. La demande pour des logements qui leur sont adaptés est sur le point d’exploser, et on a très peu d’options à leur proposer. »
Les investisseurs immobiliers locaux plus conservateurs ont hésité à se lancer en grand dans ce segment, notamment en raison de leur méconnaissance de ce type de bien immobilier et du rendement pondéré en fonction des risques qu’il présente.
Mais puisque l’occupation s’arrondit, les taux d’actualisation augmentent uniformément et le déséquilibre entre l’offre et la demande annoncent une croissance du chiffre d’affaires démesurée, les investisseurs dans l’immobilier des résidences de personnes âgées s’attendent à récolter le fruit de leurs investissements.
« C’est maintenant qu’il faut agir, avant que l’excroissance démographique des dix années à venir amène des millions de résidents potentiels à leurs portes. »
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