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Prendre le pouls de l’économie canadienne : De bonnes nouvelles malgré la grisaille
02 juin 2020 3 Minute Read

Avec un taux de chômage en hausse, plusieurs se demandent quelles seront les répercussions de la COVID-19 sur l’économie canadienne. Selon Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de CIBC Marchés des capitaux, ces perspectives sont étroitement liées au calendrier des événements.
« La situation va s’améliorer au cours des prochains mois. Mais il faut aussi se rappeler que ce virus se propage par vague, » a-t-il dit au dernier Webinaire sur les Perspectives du marché de CBRE.
Selon Benjamin, il est raisonnable d’anticiper une seconde vague de COVID-19 à l’automne ou au début de l’hiver au Canada.
Cette conjoncture pourrait créer ce qu’il appelle une « économie en zigzag », tout en croissances et décroissances, alors qu’on ouvre partiellement l’économie pour ensuite la refermer temporairement.
Bien que cette situation ne soit pas idéale, c’est selon lui déjà mieux que le « gel » actuel de l’économie. Il faut s’attendre à un climat de récession suivi, éventuellement, par une reprise complète une fois qu’un vaccin sera découvert et distribué à grande échelle.
Bien sûr, il n’y a aucune garantie quant au calendrier alors que l’envergure de la crise pourrait être accablante.
Benjamin a toutefois de bonnes nouvelles pour les plus inquiets. Il croit que le Canada profite d’une position unique pour faire face à la COVID-19 et aux dommages économiques subséquents.
Des indicateurs de base phÉnomÉnaux
D’abord, considérons notre point de départ. Le Canada a commencé l’année avec un excellent ratio dette-PIB de 30,6 %, de loin inférieur à la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Selon Benjamin, même avec ces dépenses publiques majeures, ce ratio est appelé à demeurer bien en deçà de celui des autres nations occidentales. « En ce sens, nous profitons d’un excellent point de départ, et c’est une bonne chose, » dit-il.
Il attire également l’attention vers les taux d’intérêt, qui sont à un creux historique. Bien que le gouvernement emprunte massivement pour mitiger la crise, les taux restent extrêmement bas.
« À la reprise, notre PIB va croître à un rythme de quatre à cinq fois plus rapide que les paiements de l’intérêt, dit Benjamin. Ceci nous place également en bonne position. »
Le recul de la dÉlocalisation
À mesure que la crise progresse, Benjamin s’attend à ce que plusieurs entreprises canadiennes repensent leur chaîne d’approvisionnement et soient tentées par l’avantage que procure la production locale.
« On pourrait voir plusieurs entreprises concentrer leurs efforts sur la résilience et la flexibilité de leurs activités, ajoute-t-il. Davantage de biens essentiels proviendront d’une source plus locale. »
Certains biens continueront d’être produits à l’extérieur du pays, surtout aux États-Unis. Mais selon Benjamin, le Canada, comme plusieurs pays à travers le monde, reconsidéra le bien-fondé d’une chaîne d’approvisionnement mondiale.
« Vous constaterez que, si une grande partie de la mondialisation reste inchangée, les services essentiels pourraient se rapprocher de nous, continue-t-il. On a réalisé qu’on ne peut pas se fier uniquement à une chaîne d’approvisionnement [mondiale]. »
Optimisme À la bourse
Les rapports économiques dressent un portrait sombre. Or, la bourse a repris du poil de la bête en avril. Pourquoi? Selon Benjamin, c’est grâce à la mise en œuvre de politiques monétaires.
« La [bourse] a été conditionnée pendant des années à s’appuyer sur les politiques monétaires », dit-il. « Le marché observe la réaction [du gouvernement et des banques centrales] et est forcé de constater que ce n’est pas la fin. On peut pratiquement monétiser les dépenses publiques. »
Mais Benjamin prévient qu’il est trop tôt pour savoir comment le marché réagira au cours des prochains mois. « Si une autre vague arrive, elle pourrait miner cette confiance retrouvée alors que le marché demeure vulnérable, » conclut-il.
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