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Pourquoi ne s’entend-on jamais sur la température idéale au bureau?

09 janvier 2020 4 Minute Read

Why You’ll Never Agree on the Perfect Office Temperature

Demandez à n’importe quel employé de bureau de vous parler de son principal irritant au travail, fort à parier qu’il déblatérera contre la température.

Ces lamentations sont certes justifiables : une variation de quelques degrés a le pouvoir d’altérer l’humeur, la productivité, et même la santé.

Mais puisque la température idéale diffère pour chacun, satisfaire l’ensemble des employés d’un même bureau relève pratiquement de l’impossible.

C’est ce que révèle une étude de 2015 où 42 % des 129 travailleurs américains sondés ont affirmé que leur bureau était trop chaud, contre 56 % qui trouvaient qu’il faisait trop froid.

Vous pensez peut-être que les gestionnaires d’immeubles règlent le thermostat au hasard. Et bien non! Ils utilisent une formule spécifique pour établir la température d’un bureau, qui donne le « pourcentage prévisible d’insatisfaits » mieux connu sous l’indice PPD. Cet indice tient compte d’une pléthore de facteurs allant de l’habillement à la vitesse du métabolisme.

Or, permettez-nous de douter du PPD à l’heure où la guerre du thermostat fait rage dans les bureaux.

Afin de régler la question une bonne fois pour toutes, nous avons colligé les arguments respectifs en faveur d’un bureau plus chaud ou plus froid, ainsi que quelques astuces de médiation qui satisferont à la fois employeurs et employés.

Pourquoi ne s’entend-on jamais sur la température idéale au bureau?

LES ARGUMENTS EN FAVEUR D’UN MILIEU DE TRAVAIL PLUS CHAUD

Revenons d’abord à l’indice PPD. Pensée dans les années soixante, la formule se base sur le taux métabolique du travailleur de bureau moyen : un homme de 40 ans qui pèse 155 livres.

Or, une étude récente du Centre hospitalier universitaire de Maastricht révèle qu’en raison de leur taux métabolique plus faible, les femmes préfèrent 3 °C de plus à la température de leur bureau.

De plus, une autre étude sur l’activité de neuf femmes dans un bureau d’assurances a révélé que leur productivité était au sommet lorsque le mercure affichait 25 °C, alors qu’elles étaient deux fois moins productives et faisaient deux fois plus d’erreurs à 5 °C de moins.

Or, ce ne sont pas que les femmes qui en tirent profit. Des études ont démontré que les environnements plus chauds sont favorables à la pensée créative et accentuent les « sentiments chaleureux » entre collègues.

LES ARGUMENTS EN FAVEUR D’UN MILIEU DE TRAVAIL PLUS FRAIS

Attendez… mais pourquoi vouloir baisser le thermostat à la lumière de ces études?

Eh, bien c’est qu’il s’en trouve aussi pour appuyer le contraire. Une étude, entre autres, exigeait des participants, tous des étudiants, qu’ils choisissent l’entente de services de téléphonie la plus économique. La moitié des participants était dans une salle plus chaude, et l’autre dans une salle plus froide. Devinez qui a fait le bon choix deux fois plutôt qu’une? Les étudiants qui avaient de la fraîcheur dans les idées, évidemment!

Les salles plus froides permettent entre autres aux travailleurs qui effectuent des tâches répétitives de rester plus alertes, contrairement aux températures élevées (supérieures à 27 °C) qui brouilleraient l’esprit mathématique.

Pourquoi ne s’entend-on jamais sur la température idéale au bureau?

SUR QUEL PIED DOIVENT DONC DANSER LES EMPLOYEURS?

À la lumière de ces arguments concurrents, le compromis semble la meilleure solution.

Plusieurs milieux de travail règlent le thermostat entre 22 °C et 24 °C, une température jugée convenable par la plupart des travailleurs. Mais au-delà des convenances, il faut aussi être à l’écoute des employés inconfortables et leur prouver que vous ne prenez pas la situation à la légère.

Si votre espace le permet, relocalisez les employés frileux près des fenêtres, puis ceux qui ont plus chaud dans une aire qui ne reçoit pas directement les rayons du soleil, ce qui témoignera de votre souci envers le confort de chacun.

Ceux qui veulent en faire plus iront même jusqu’à établir des aires à thermostats indépendants.

Peut-être que la chaleur que dégage le photocopieur exige un réglage plus bas dans la salle de copies, alors que les aires qui reçoivent peu de lumière naturelle auraient besoin de quelques degrés supplémentaires?

SOLUTIONS POUR LES EMPLOYÉS

À la lumière de tout ceci, les bureaux à température contrôlée ne sont peut-être pas le meilleur moyen de préserver la santé des employés. Certaines études laissent entendre qu’une exposition prolongée à la climatisation peut même accroître le risque de souffrir d’obésité ou de désordres métaboliques.

Les employés mécontents de la température ambiante devraient donc changer d’air à quelques reprises durant la journée, entre autres en sortant dehors. Sinon, s’équiper de couvertures, de chandails chauds ou encore d’un ventilateur pourrait panser temporairement le bobo.

Bien entendu, si vous pensez que la température du bureau affecte vraiment votre travail, parlez-en à votre employeur. Souvent, quelques compromis suffisent, mais en attendant, pourquoi ne pas prendre un breuvage chaud ou froid pour vous réconforter?

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