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Le commentaire mensuel sur le marché - avril 2025

29 avril 2025 2 Minute Read

L’escalade continue de la guerre commerciale mondiale menée par les États-Unis a atteint un point critique en début de mois, provoquant une forte volatilité sur les marchés financiers. Les droits de douane « réciproques », s’avérant plus étendus et punitifs qu’anticipé, ont entraîné une réaction négative des marchés boursiers, alimentée par des inquiétudes grandissantes concernant une possible récession mondiale. Malgré ces baisses importantes, c’est finalement une déroute des marchés obligataires qui a forcé un revirement de la politique tarifaire américaine, du moins provisoirement. Le point de rupture semble avoir été déclenché par la vente massive d’obligations du Trésor américain, désormais perçues comme moins sûres en raison de l’approche désordonnée adoptée en matière de tarifs douaniers. Les rendements obligataires ont ainsi bondi, le taux américain à 10 ans augmentant de près de 50 points de base en seulement cinq jours. Cette hausse rapide du coût d’emprunt menaçait de se répercuter sur l’ensemble de l’économie américaine, intensifiant les craintes de récession.

Cette pause de 90 jours ne concerne cependant que les droits de douane « réciproques ». Les tarifs américains de 145 % sur les produits chinois demeurent en vigueur, ce que beaucoup considèrent comme un embargo commercial de fait. Les détaillantes et détaillants s’adaptent déjà : les réservations de conteneurs en provenance de Chine vers les ports américains ont chuté de 45 à 60 % à la mi-avril, renforçant les craintes d’un choc d’approvisionnement pouvant entraîner des pénuries et une hausse des prix d’ici la fin de l’année. Parallèlement, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2025, passant de 3,3 % en janvier à 2,8 %, avec notamment une réduction de 2,7 % à 1,8 % pour les États-Unis — la révision la plus importante parmi les économies avancées.

Dans ce contexte, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 2,75 %. Ce retour à la prudence fait suite à sept baisses consécutives amorcées en juin 2024. Le taux directeur reste ainsi solidement positionné au milieu de la fourchette neutre de 2,25 % à 3,25 %, offrant à la banque centrale une marge de manœuvre face aux évolutions futures. Il est à noter que la banque centrale ait choisi de ne pas présenter de prévisions d’inflation précises dans son rapport trimestriel sur la politique monétaire, proposant plutôt des scénarios illustratifs à la hausse et à la baisse pour l’économie canadienne et l’inflation, un signe évident des incertitudes actuelles.

Le 28 avril, le Parti libéral a remporté un quatrième mandat consécutif depuis 2015, formant un gouvernement minoritaire. Les prochaines étapes incluront la composition d'un nouveau conseil des ministres et la convocation de la Chambre des communes, suivies d'un discours du Trône qui devrait présenter les priorités du gouvernement fédéral concernant les négociations commerciales, les allègements fiscaux, la tarification du carbone et la crise du logement.

Pour le marché immobilier commercial canadien, cette incertitude générale a compliqué le paysage de l’investissement. Néanmoins, selon le rapport Évolution des taux d’actualisation et de l’investissement au Canada de CBRE, les taux d’actualisation sont demeurés dans l’ensemble stables au premier trimestre 2025. Les variations des rendements nationaux ont été modérées dans l’ensemble, avec des changements minimes à travers les différentes catégories d’actifs. Avec la normalisation progressive des marchés financiers, la reprise des investissements immobiliers devrait se poursuivre et s’accélérer au cours de l’année.

Les faits saillants de la conjoncture économique :

  • L’emploi a diminué de 33 000 postes en mars 2025, ce qui représente la plus forte baisse depuis janvier 2022, et le taux de chômage a augmenté pour atteindre 6,7 %.
  • L’inflation globale a ralenti pour s’établir à 2,3 % en mars 2025, tandis que les mesures de base IPC-Trim et IPC-Médian sont restées stables à 2,9 % et 2,8 % respectivement.
  • Les ventes au détail ont diminué de 0,4 % en février2025, et les estimations préliminaires indiquent une hausse de 0,7 % en mars 2025.

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