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Une trépidation tarifaire

Le commentaire mensuel sur le marché - Janvier 2025

30 janvier 2025 2 Minute Read

La menace de droits de douane américains de 25 % sur les importations canadiennes pèse lourdement sur les perspectives économiques du pays depuis deux mois. Bien que leur application au 1er février reste incertaine, la Banque du Canada prend ces menaces au sérieux. Elle a ainsi procédé à une sixième baisse consécutive de son taux directeur, le réduisant de 25 points de base (pb) à 3,00 %. Dans ses déclarations et prévisions économiques, la banque centrale souligne régulièrement que la politique commerciale américaine est devenue une source majeure d’incertitude pour le Canada. Si ses dernières prévisions n’intègrent pas les répercussions des tarifs douaniers, elle reconnaît que leur simple menace affecte déjà la confiance des entreprises et leurs décisions d’investissement. En cas de conflit commercial prolongé avec les États-Unis et de mesures de rétorsion, la banque centrale prévoit que le Canada subirait « un impact négatif substantiel sur l’activité économique ».

Face à la difficulté d’anticiper l’ampleur et la durée d’un potentiel conflit commercial, la Banque du Canada table, dans son scénario de base actuel, sur une légère accélération de la croissance économique en 2025 en l’absence de droits de douane. La croissance annuelle du PIB devrait atteindre 1,8 % en 2025 et 2026, contre 1,3 % en 2024. Ces prévisions ont cependant été revues à la baisse de 30 et 50 pb par rapport aux projections d’octobre, principalement en raison d’une croissance démographique ralentie par les nouvelles politiques fédérales d’immigration.

Concernant ses perspectives de taux d’intérêt, la Banque du Canada maintient une position prudente et souligne que les réductions de taux déjà « substantielles » commencent à stimuler l’économie. Les analystes envisagent de plus en plus une pause dans les baisses de taux lors de la prochaine réunion du 12 mars. La banque centrale attend des éclaircissements sur la politique commerciale américaine et surveille attentivement la situation. Pendant ce temps, le rendement des obligations canadiennes à 10 ans reste volatil, ayant augmenté de 32 pb en janvier avant de reculer, sous l’influence du changement de sentiment aux États-Unis et des difficultés du secteur technologique.

Dans ce contexte de volatilité obligataire, les écarts de taux d’actualisation immobiliers se sont resserrés à 345 pb fin 2024, selon le rapport Évolution des taux d’actualisation et de l’investissement au Canada au T4 2024 de CBRE. Les taux d’actualisation moyens sont restés globalement stables en 2024, avec une hausse marginale comparée aux augmentations significatives des deux années précédentes. Bien que le climat général d’investissement immobilier se soit amélioré fin 2024, l’émergence d’obstacles importants accroît l’incertitude et laisse présager une reprise plus difficile du marché de l’investissement.

Les faits saillants de la conjoncture économique :

  • L’emploi a augmenté de 90 900 postes en décembre 2024 et le taux de chômage a reculé à 6,7 %.
  • En décembre 2024, l’inflation globale a diminué à 1,8 %, sous l’effet de la suppression temporaire de la taxe sur les ventes au niveau fédéral.
  • La croissance des ventes au détail est restée stable en novembre 2024, les prévisions préliminaires suggèrent une augmentation de 1,6 % en décembre 2024.

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