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Les freins à l’immigration assombrissent les perspectives du Canada

Le commentaire mensuel sur le marché - Octobre 2024

31 octobre 2024 2 Minute Read

Les effets des nouvelles mesures canadiennes de restriction de l’immigration sont encore en cours d’évaluation, mais une révision des prévisions de croissance économique apparaît inévitable. Le plan gouvernemental s’articule autour de deux axes majeurs : une réduction significative des programmes d’accueil de résidents permanents et temporaires. Le Canada envisage ainsi de diminuer de plus de 20 % ses objectifs d’admission de résidents permanents, initialement fixés à 500 000 personnes pour chacune des deux prochaines années, toutes catégories confondues. En parallèle, pour la première fois, des quotas officiels sont établis pour les résidents temporaires, visant à ramener leur proportion de 7,3 % à 5 % de la population totale. Cette politique devrait entraîner le départ net de plus de 445 000 résidents temporaires en 2025 et 2026. L’application intégrale de ce plan pourrait provoquer, pour la première fois depuis plus de soixante-dix ans, une légère baisse démographique au Canada.

Un tel revirement, faisant basculer la croissance démographique de +3,0 % cette année à -0,2 % les deux années suivantes, aurait des répercussions majeures sur l’économie canadienne. Avant ces annonces, les analystes tablaient sur une croissance économique d’environ 2,0 % en rythme annuel pour 2025. Ces prévisions devront probablement être revues à la baisse, compte tenu des ajustements attendus sur l’offre de main-d’œuvre, la consommation et la demande immobilière. Certains économistes ont déjà suggéré une possible révision à la baisse de 1,0 % des prévisions de croissance du PIB pour les années à venir. L’ampleur finale des révisions dépendra essentiellement de la rapidité et de l’efficacité de la mise en œuvre de ces mesures restrictives.

Sur le front de l’inflation, la Banque du Canada anticipe des effets limités, estimant que la baisse démographique affectera de manière équilibrée l’offre et la demande. Cette perspective favorable conforte la trajectoire de baisse des taux d’intérêt, après la récente réduction de 50 pb qui a ramené le taux directeur à 3,75 %. Avec une inflation globale à 1,6 %, la banque centrale, concentrée sur le maintien de l’inflation à son niveau cible, devrait poursuivre l’assouplissement monétaire jusqu’à ce que le taux directeur rejoigne sa fourchette neutre de 2,25 % à 3,25 %.

Pendant ce temps, le marché de l’immobilier commercial montre des signes de reprise, comme en témoignent le regain d’intérêt des investisseurs et l’augmentation des investissements dans l’ensemble du pays. Selon le récent rapport sur l’ Évolution des taux d’actualisation et de l’investissement au Canada pour le T3 2024, les taux d’actualisation nationaux agrégés sont restés largement stables, avec un rendement des propriétés qui a légèrement baissé de 1 pb d’un trimestre à l’autre. Cependant, toutes les catégories d’actifs n’ont pas connu de compression des rendements au T3 2024. Les taux d’actualisation des bureaux ont légèrement augmenté, tandis que ceux des multirésidentiels sont restés relativement stables. Des baisses modestes ont été observées dans les actifs de logements pour personnes âgées, industriels et de détail.

Les faits saillants de la conjoncture économique :

  • En septembre 2024, l’inflation globale est tombée à 1,6 %, tandis que les mesures de base, l’IPC-Médian et l’IPC-Trim, sont restées largement stables pour s’établir à 2,3 % et 2,4 %, respectivement.
  • L’emploi a augmenté de 46 700 postes en septembre 2024, tandis que le taux de chômage a légèrement baissé à 6,5 %.
  • Les ventes au détail ont augmenté de 0,4 % d’un mois sur l’autre en août 2024 et les prévisions préliminaires indiquent une augmentation similaire de 0,4 % en septembre.

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