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La cohabitation fait son nid au Canada – Et puis quoi maintenant?

20 septembre 2023 3 Minute Read

Co-Living Has Arrived in Canada - Now What?

Le prix des habitations et les loyers atteignent de nouveaux sommets et les jeunes professionnels qui sont attirés par des aménagements de qualité et des prix moins élevés sont la cible d’une nouvelle tendance en matière de logement qui déferle sur les États-Unis.

Qu’est-ce que la cohabitation?

La « cohabitation » est la plus récente offre des entreprises immobilières afin de loger les populations urbaines en croissance de manière rentable, tant pour les locataires que les promoteurs.

Pour le même prix qu’un 3 ½ ou un 4 ½ ordinaire, les résidents ont la possibilité de louer des logements entièrement meublés et de partager des espaces de vie et des équipements.

La capacité d’accueillir un plus grand nombre de locataires dans un espace donné rend cette formule d’habitation viable sur le plan financier, étant donné que les coûts des terrains et des chantiers ne cessent d’augmenter.

À une époque où la solitude est préoccupante pour la santé des citadins, les immeubles de cohabitation vendent l’idée d’une « communauté intégrée », un lieu où les locataires peuvent tisser des liens en fonction de leurs affinités.

Si la plupart des grands noms de la cohabitation n’ont pas encore investi le marché canadien, certains commencent à s’implanter dans des villes comme Ottawa, Montréal, Toronto et Halifax.

Les investisseurs, propriétaires et occupants qui veulent embrasser cette tendance florissante doivent essentiellement se renseigner sur les marchés et les indicateurs à surveiller.

Co-living with roomates on computer

Le marché des millénariaux

Les promoteurs s’efforcent de séduire le marché des millénariaux, qui représentent aujourd’hui le plus important groupe de Canadiens en âge de travailler (33,2 %).

Comme les salaires peinent à suivre la montée en flèche des coûts d’accession à la propriété, un nombre croissant de millénariaux choisissent la location, faisant de la cohabitation une option attrayante.

Les promoteurs de la cohabitation en sont conscients et ciblent les jeunes professionnels à la recherche d’un appartement haut de gamme abordable, qui sont prêts à socialiser avec d’autres personnes de leur âge.

Elles comptent également sur le fait que les millénariaux ont tendance à attendre plus longtemps avant de se marier et d’avoir des enfants, ce qui les rend plus enclins à opter pour des espaces de vie partagés pendant plus longtemps.

Comme les taux d’inoccupation des logements locatifs dans les plus grandes villes du Canada restent très bas, les jeunes travailleurs du pays sont prêts à faire preuve de créativité en ce qui concerne leur lieu de résidence et leur mode de vie.

Co-living with room mates in kitchen

Le tsunami argenté

De nombreux promoteurs de la cohabitation manifestent également de l’intérêt pour un autre groupe démographique : les personnes âgées.

Alors que les baby-boomers prennent leur retraite, beaucoup cherchent à réduire la taille de leur logement. La cohabitation pourrait être une solution attrayante pour ceux qui préfèrent louer plutôt qu’acheter.

De plus, ce modèle permettrait de s’attaquer à divers problèmes rencontrés par les personnes âgées, notamment l’accessibilité, l’isolement et l’entretien ménager.

La solitude est souvent considérée comme un grave problème de santé pour les Canadiens âgés, qui passent plus de temps seuls une fois qu’ils ont quitté la vie active. Les immeubles de cohabitation pourraient donner un sentiment d’appartenance à une communauté dont on a grand besoin, et offrir la possibilité de socialiser avec un nouveau groupe de personnes.

Le facteur technologique

Il va sans dire que le concept de cohabitation s’avère particulièrement intéressant pour les technotravailleurs qui attachent de l’importance à la commodité et aux aménagements haut de gamme.

D’ici 2025, l’entreprise spécialisée en cohabitation Node* lancera son premier immeuble à Kitchener-Waterloo dans le but d’attirer les jeunes technotravailleurs de la région.

Si le concept y fait ses preuves, Toronto* pourrait être la prochaine destination.

En effet, plus de 63 800 nouveaux emplois ont été créés dans le secteur de la technologie à Toronto entre 2017 et 2022, ce qui fait de la scène technologique florissante au pays un terreau fertile pour la cohabitation.

Les prix des maisons et les loyers des appartements sont également parmi les plus élevés du pays, ce qui rend un nouveau modèle de logement d’autant plus attrayant pour les jeunes travailleurs du secteur technologique qui espèrent en avoir pour leur argent.

Défis potentiels

Reste à voir à quel point le concept plaira aux jeunes professionnels. Si les services d’entretien à domicile et de fréquentes tournées des bars sont des atouts, le fait de payer davantage pour une superficie réduite peut être dur à digérer.
Par ailleurs, ceux qui recherchent l’aspect communautaire pourraient être déçus.

Alors que certains promoteurs de la cohabitation offrent une poignée de logements par immeubles, d’autres, comme le projet Zibi* de l’entreprise Common Living, cherchent à accroître leurs marges de profit grâce à des immeubles de 100 logements, ce qui restreint les interactions amicales entre les locataires.

Les investisseurs restent à l’affût

La quête d’habitations abordables place les logements locatifs au sommet de la demande immobilière.

Si les rendements sont élevés et les prévisions, favorables, la hausse des loyers et la chute des taux d’inoccupation incitent les propriétaires de biens multirésidentiels à se renouveler constamment afin de conquérir de nouvelles clientèles.

Les promoteurs de la cohabitation doivent également composer avec des défis particuliers, notamment un taux de rotation élevé et des baux à durée variable.

Ceux qui redoutaient autrefois les investissements nécessaires à ce nouveau type d’habitation qui n’avait pas fait ses preuves commencent à voir qu’au-delà des risques, le concept mérite réflexion.

À l’heure où la cohabitation fait son chemin dans les villes canadiennes, les investisseurs, propriétaires et occupants devraient consulter un partenaire de confiance. Or, il faut d’abord et avant tout rester à l’affût afin de bâtir un avantage et se distinguer au sein d’un marché concurrentiel.

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