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Ruée sur l’immobilier foncier dans la banlieue d’Edmonton
06 juillet 2022 5 Minute Read

L’immobilier foncier est aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises dans la banlieue d’Edmonton : l’offre de terrains multirésidentiels est limitée, et pour construire des immeubles à vocation locative, les promoteurs se livrent une âpre concurrence.
Cody Nelson, spécialiste‑conseil de CBRE dans l’immobilier et l’aménagement fonciers, est aux premières loges : « Les ventes de terrains par mois n’ont pas été aussi fortes depuis 2014. »
En 2019, avant la pandémie, la région métropolitaine d’Edmonton a comptabilisé un total de 20 ventes de terrains multirésidentiels. En 2020, malgré les confinements sanitaires, 13 sites se sont vendus. Et en 2021, les ventes ont remonté considérablement : 23 sites ont changé de mains.
Les ventes continuent de s’accélérer : dans le premier semestre de 2022, il s’est vendu 18 terrains multirésidentiels. « Sept autres transactions, déjà entamées, seront conclues cette année, sans compter les ventes hors marché ou directes », précise‑t‑il.
Les sites destinés aux immeubles d’appartements du centre‑ville ont connu leur âge d’or il y a plusieurs années, explique‑t‑il, en raison de toute l’effervescence causée par l’ouverture du nouvel aréna Rogers Place et par l’aménagement de l’ICE District dans les environs. « Tous tenaient à se positionner dans le centre‑ville pour profiter de cet élan. »
Mais quand les prix de la construction augmentent, il faut que les taux de location suivent eux aussi, pour justifier l’aménagement de tous ces grands immeubles dans le cœur de la ville. L’écart est en train de se creuser, ce qui explique en partie ce virage : on achète et on aménage des terrains pour construire des immeubles de moyenne hauteur dans la banlieue ou la zone urbaine.
« On s’attend à ce que la location des appartements à Edmonton soit relativement abordable par rapport à la propriété et à l’offre d’habitations unifamiliales. En raison du plafond psychologique imposé aux loyers et de la hausse des coûts de construction, on ne peut pas dire que l’immobilier foncier urbain se porte à merveille depuis quelques années », lance Cody Nelson.
La banlieue bondit
Quant à la banlieue, bien que les lotissements destinés aux habitations familiales aient longtemps été le type de projets d’aménagement le plus populaire, beaucoup de terrains multirésidentiels ne trouvaient pas preneurs, puisque les constructeurs marchands sont sortis du marché quand les cours du pétrole se sont effondrés en 2016.
« Si vous m’aviez dit il y a quelques années qu’il vous fallait un site de trois acres pour des immeubles d’appartements de quatre étages, j’aurais pu tout de suite vous en vendre 15 », s’exclame‑t‑il.
En 2020, la SCHL a commencé à financer la construction des immeubles d’appartements locatifs dans l’espoir de muscler l’offre. Un nouveau groupe d’acheteurs d’immeubles multirésidentiels a aussitôt vu le jour.
Puisqu’on disposait du financement voulu et qu’il était beaucoup question de la migration à Edmonton grâce aux nouveaux programmes du gouvernement fédéral, les sites de qualité se sont pour la plupart vite envolés.
« Les promoteurs misent sur une nouvelle vague de prospérité, explique‑t‑il. Constatant les signes avant-coureurs de la reprise, beaucoup d’entre eux tâchent de construire des logements en prévision de l’afflux de migrants. Dans la plupart de ces sites, des projets voient le jour. »

Le complexe intercalaire King Edward qui s’étend sur 22 473 pieds carrés.
Diversification de l’économie et généralisation de l’optimisme
La confiance dans le segment de l’immobilier multirésidentiel d’Edmonton est portée par les pas de géant accomplis dans la diversification de l’économie locale au cours de la dernière dizaine d’années, grâce à la croissance particulièrement vigoureuse de l’emploi dans les technologies.
Le secteur de l’énergie, qui reprend du mieux, déploie des trésors d’innovation depuis les six dernières années, fait observer Cody Nelson. Il se crée de nouveaux emplois dans les industries de l’hydrogène et du gaz naturel.
Les entreprises de logistique et de distribution souhaitent elles aussi s’installer à Edmonton plutôt qu’à Vancouver. La capitale albertaine est donc une solution de rechange stratégique.
Toute cette activité permet d’offrir des perspectives d’emploi lucratives aux milliers de personnes qui s’installent dans cette province. « Ici, on peut aussi s’acheter un logement et envoyer les enfants dans une bonne école, précise‑t‑il. Le rêve canadien est réalisable dans la région d’Edmonton. »
« Le premier frein de la croissance de l’emploi dans ce marché, c’est le manque d’emplois, regrette‑t‑il. Au premier trimestre de 2022, il s’est créé en Alberta 13 000 nouvelles entreprises et le chômage est en chute libre depuis l’an dernier. L’avenir est prometteur. »
C’est de bon augure pour le segment de l’immobilier multirésidentiel, et Cody Nelson s’attend à ce que les promoteurs fonciers mettent en marché une cascade de sites. Il n’y a qu’un léger souci : « Si la demande de terrains se maintient et que l’immigration augmente comme prévu, dit‑il, très bientôt, l’offre ne sera plus au rendez-vous. »
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