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Les cinq facteurs qui ont guidé les décisions immobilières cet été
07 septembre 2021 5 Minute Read

Werner Dietl, président et chef de la direction de CBRE Canada, s’est récemment réuni avec Paul Morassutti, vice-chairman, ainsi qu’avec Benjamin Tal, économiste en chef adjoint des Marchés mondiaux de CIBC, pour faire le point sur la situation actuelle de l’immobilier commercial au Canada et sur l’orientation du marché dans le deuxième semestre de 2021.
Voici ce qu’il faut retenir de leur entretien.
1. L’optimisme est de plus en plus de mise
M. Morassutti a fait observer que la performance des sociétés de placement immobilier et les indices du Dow Jones progressent dans les deux chiffres par rapport à 2020 et que les indicateurs de base et la valeur des biens immobiliers ne cessent de s’améliorer. « Tous ont hâte au deuxième semestre de 2021. » Les marchés de capitaux ont connu l’un des plus solides premiers trimestres pour l’investissement depuis cinq ans, « et il semble que nous soyons en voie de connaître l’une des années les plus fructueuses dans les annales. C’est remarquable ». Pourtant, des problèmes perdurent, a fait savoir M. Morassutti, « mais le moral s’améliore et tout le marché est persuadé que les troisième et quatrième trimestres seront encore meilleurs ».
2. Les consommateurs sont prÊts À dÉpenser
M. Tal était d’accord pour dire que le deuxième semestre de 2021 se déroulera « à vive allure » puisque les villes reprendront leurs activités normales et que la demande refoulée finira par se défouler. Les ménages canadiens confinés chez eux ont cumulé près de 100 milliards de dollars de fonds excédentaires, et les entreprises comptent sur 130 milliards de dollars de trésorerie excédentaire, a fait savoir M. Tal. « Le ministre des Finances m’a demandé ce que nous pouvons faire pour les aider à dépenser. Je lui ai conseillé de « leur donner le vaccin et de ne plus s’en mêler! Les ménages et les entreprises n’ont pas besoin d’encouragement ».
3. Il est difficile de prÉvoir l’inflation
Plus les consommateurs et les entreprises dépensent, plus le risque d’inflation augmente. Or, il est difficile de prédire l’inflation dans six mois, et M. Tal a fait savoir que la plus grande erreur que pourraient commettre les décideurs serait d’attendre trop longtemps avant d’intervenir. « Le risque, c’est que la Banque du Canada attende que l’inflation baisse pour hausser les taux d’intérêt; si l’inflation ne baisse pas, elle constatera que nous prenons du retard sur la courbe, puisqu’il s’agit d’un indicateur décalé. La Banque haussera ensuite les taux pour compenser le décalage. C’est ainsi que se produisent les crises immobilières : les banques centrales attendent trop longtemps. Il vaut mieux agir plus vite. »
4. La demande industrielle s’emballe
Werner Dietl, qui a été courtier industriel longtemps avant de diriger CBRE au Canada, a fait observer que les loyers industriels et les prix des terrains se sont accélérés comme jamais dans la dernière année et demie : tous les grands marchés constatent un déséquilibre entre l’offre et la demande. « Nous naviguons en territoire inconnu quand il s’agit de prévoir le marché industriel, explique t il. Nous nous sommes penchés sur les nouveaux modèles dans lesquels les loyers industriels pourraient bien s’inscrire dans les alentours de la quinzaine de dollars le pied carré net. Mais nous sommes persuadés que la demande est toujours aussi vaste, compte tenu des creux atteints dans les taux d’inoccupation. »
5. L’utilisation des bureaux est appelÉe À Évoluer sur 10 ans
Il a tellement été question du choc du télétravail sur l’avenir des bureaux, confie Paul Morassutti, que les observateurs ont fini par avoir une idée fixe sur la question au point d’exclure presque toutes les autres éventualités, alors que la plupart des baux sont verrouillés pour les 10 prochaines années. Pour un grand pôle d’immeubles de bureaux comme Toronto, l’excédent de l’offre nouvelle finira en fait par être la plus grande variable qui influera sur la performance des marchés. Dans les prochaines années, on mettra en marché 9 millions de pieds carrés de locaux à usage de bureaux dans le centre ville, précise t il, ce qui constituera un problème beaucoup plus épineux que les stratégies du retour au travail. »
Nous vous invitons à suivre la discussion entre Werner Dietl, Paul Morassutti et Tal Benjamin en cliquant sur ce lien :
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