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Souffrir à court terme pour mieux réussir à long terme

18 octobre 2022 5 Minute Read

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Depuis des années, les résidents du centre‑ville de Toronto sont aux prises avec un réseau métropolitain surachalandé, qui ralentit ou complexifie leurs déplacements partout en ville.

Heureusement, la Ligne Ontario peut tout changer.

Annoncée en 2019 par le gouvernement provincial, la Ligne Ontario, dont les premiers travaux de construction ont été lancés au début de l’année, viendra désencombrer le réseau métropolitain dans le cœur du centre‑ville, surtout dans le tronçon de la Ligne 1 qui lisère la rue Yonge.

L’amélioration des transports en commun dans le centre‑ville est le gage de jours meilleurs pour les locataires comme pour les locateurs dans l’immobilier commercial, qu’il s’agisse des commerces de détail, des immeubles de bureaux ou des hôtels. Le cœur du centre‑ville sera plus achalandé, et le réseau de transport en commun attirera les employés et leur permettra de se déplacer.

« Dans la dernière dizaine d’années, la population de Toronto a connu une croissance fulgurante, rappelle Michael Case, directeur général de CBRE à Toronto. Les difficultés du transport en commun menacent de freiner la croissance économique, ce qui inquiète vivement les citoyens de Toronto et nos clients dans tout le spectre de l’immobilier commercial. »

Connecter Toronto

La Ligne Ontario ouvrira une nouvelle voie dans le centre‑ville de Toronto, à partir de la station Exhibition/Ontario Place dans le sud‑ouest jusqu’au Centre des sciences dans le nord‑est de la ville.

Cette ligne, qui s’étendra sur plus de 15,6 km, traversera plus de 40 circuits de transport en commun, dont les trains GO, ainsi que les lignes de métro et de tramway de la TTC et la ligne de train léger sur rail Eglinton Crosstown.

La Ligne Ontario, qui permettra aux usagers du transport en commun de faire la correspondance entre ces circuits, viendra alléger l’achalandage dans les stations de métro les plus affairées du centre‑ville de Toronto. D’après une étude du gouvernement de l'Ontario, cette nouvelle ligne pourrait réduire l’affluence à hauteur de 15 % sur le tronçon le plus fréquenté de la Ligne 1 de la TTC et de 22 % à la gare Bloor‑Yonge.

Souffrir pour mieux réussir

Or, il va falloir beaucoup souffrir avant de réussir.

La fermeture prolongée de tronçons de la rue Queen pour la construction de cette ligne causera sans aucun doute d’énormes bouleversements pour les entreprises du centre‑ville. « Nous savons à quel point les bouleversements à court terme, si frustrants soient‑ils, peuvent apporter d’importants bienfaits à long terme. Il se peut que les entreprises qui mènent leurs activités dans les secteurs visés aient besoin d’une aide supplémentaire pendant les travaux, précise Michael Case. Or, quand la nouvelle ligne sera mise en service, on en récoltera évidemment les bienfaits : le transport sera plus efficient à destination et au départ du cœur du centre‑ville. »

L’expérience vécue à Montréal

Pour avoir une idée de l’impact, sur Toronto, de la Ligne Ontario, on peut s’inspirer de l’expérience vécue à Montréal dans le cadre de son Réseau express métropolitain (REM), sur le point d’être mis en service.

Le REM, qui s’étire sur 67 km et réunit plus de 26 stations, assurera la liaison entre le centre‑ville de Montréal et les zones négligées de l’Ouest‑de‑l’Île, de la Rive‑Sud et de la Rive‑Nord.

Or, le chemin parcouru n’a pas toujours été semé de roses.

Résidents et entreprises ont pour un temps été stupéfaits de constater que ce projet avait multiplié les cônes orange dans le centre‑ville de Montréal. La fermeture de grandes artères comme l’avenue McGill College a paralysé la circulation à destination du cœur du centre‑ville, et les travaux de construction étaient cauchemardesques pour les entreprises qui exercent leurs activités non loin des chantiers. Dans ce secteur, les locateurs ont d’abord dû affronter le scepticisme des locataires potentiels qui n’arrivaient plus à se faire à l’idée que les travaux finiraient bien par aboutir ni à imaginer les bienfaits importants de ce projet.

Heureusement, les Montréalais entrevoient aujourd’hui la lumière au bout du tunnel. Ce projet, qui prendra fin en 2024, produit déjà des retombées favorables dans les alentours des nouvelles stations.

« Grâce au REM, les travailleurs pourront plus facilement parcourir le trajet qui sépare leur domicile de leur travail, confie Jeremy Kenemy, vice‑président de CBRE à Montréal, qui se spécialise dans la location de bureaux et de laboratoires de recherche. Ce projet pourrait tout changer et permettre d’attirer et de fidéliser les talents supérieurs. »

Ce projet favorisera le secteur des sciences de la vie, en plein essor à Montréal, en facilitant les déplacements entre le cœur de la ville et la banlieue. En reliant les universités, les hôpitaux et les centres de recherche du centre‑ville aux carrefours des sciences de la vie comme le Technoparc de Montréal et Nexus 40-13, le REM viendra aplanir les difficultés dans l’accès aux pôles d’emploi. »

Les entreprises situées non loin des stations de REM seront plus attrayantes pour les diplômés qui habitent le centre‑ville, qui n’ont peut‑être pas de voiture et qui doivent normalement prendre le métro et l’autobus pour se rendre au travail, fait observer Jeremy Kenemy.

Les employés qui habitent la banlieue pourront, grâce au REM, se rendre au travail dans le centre‑ville afin d’éviter les bouchons de circulation, les détours et les frais de stationnement astronomiques. Déjà, des complexes résidentiels voient le jour dans les alentours du Quartier DIX30, non loin du terminal de la Rive‑Sud, où se rendront les premiers trains.

« Nous pourrons ainsi promouvoir la libre circulation du capital intellectuel entre les carrefours des sciences de la vie et le centre‑ville, ce qui rendra les bureaux beaucoup plus attrayants pour les locataires, explique M. Kenemy. C’est en train de devenir un aspect essentiel du dialogue pour les locataires sur le marché des locaux. »

Les fruits de la patience

Comme le REM à Montréal, la Ligne Ontario est riche de promesses pour les locataires comme pour les propriétaires du centre‑ville de Toronto, sans parler de ceux qui souhaitent aller travailler dans le centre‑ville et rentrer chez eux à la fin de la journée sans se marteler la tête sur le tableau de bord.

Il va de soi qu’il faut être patient pour récolter ces bienfaits, puisqu’il reste encore une dizaine d’années avant que la Ligne Ontario devienne une réalité. Mais il ne faudra guère attendre longtemps avant qu’elle se matérialise, et il ne fait aucun doute que la demande de locaux pour les bureaux et les commerces de détail explosera non loin de la nouvelle ligne.

« Vivement le jour où la Ligne Ontario sera mise en service, s’exclame Michael Case. Si on s’en remet à l’expérience de Montréal, Toronto peut s’attendre au même regain de vie dans l’immobilier lorsque cette ligne sera en service. CBRE sera alors prête à aider ses clients à en optimiser les avantages. »

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