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La banlieue se réveille et devient le moteur de la reprise dans les bureaux canadiens

22 juillet 2022 3 Minute Read

Office vacancy rates

Drabe, la banlieue? Détrompez-vous! Au cours du dernier trimestre, les locataires de bureaux ont réussi à sortir les villes-dortoirs de leur torpeur.

Si les taux d’inoccupation des bureaux étaient reconnus pour être plus bas au centre-ville qu’en banlieue, les entreprises qui fuient désormais le bourdonnement de la grande ville sont en train de renverser la tendance.

Pour la toute première fois dans l'histoire de l'immobilier des bureaux au Canada, l'inoccupation au centre-ville est plus importante qu'en banlieue.

Selon le nouveau rapport de CBRE intitulé Statistiques sur l'immobilier des bureaux au T2 2022, le taux d'inoccupation national des bureaux de la banlieue se chiffrait à 16,0 % au trimestre dernier. C'est 90 points de base de moins que le taux d'inoccupation national des bureaux au centre-ville, qui lui s'élève à 16,9 %.



Si cette tendance semble faire l’unanimité des métropoles au pays – exception faite de Toronto et Montréal, dont le centre-ville sort gagnant au second trimestre – c’est à Vancouver qu’elle s’illustre le mieux : des villes comme Surrey sont devenues des destinations de choix pour les entreprises technologiques qui recherchent de grands blocs d’espace de bureaux.

Des 537 700 pieds carrés de bureaux absorbés à Vancouver au cours du T2, 419 000 pieds carrés sont issus de la banlieue. Cela représente 77,9 % de l’activité locative nette dans la région.

Qu’est-ce qui explique ce phénomène?

Plusieurs facteurs soutiennent la popularité de la banlieue.

Bien que les entreprises essaient encore de composer avec le travail hybride, il faut se rendre à l’évidence : un employé préférera travailler dans le confort de son foyer plutôt que de subir le long trajet qui le mènera au bureau du centre-ville. Cela explique donc pourquoi la banlieue devient attrayante : elle est plus près des travailleurs et plus facilement accessible par les grands axes routiers et le transport en commun.

À la tête de ce mouvement : les entreprises du secteur technologique, en particulier à Vancouver. Ces dernières cherchent à étendre leur présence à proximité de leurs installations existantes alors que d’autres sont tentées par l’offre de grandes superficies qui manque souvent aux noyaux urbains.
Or, certains immeubles de bureaux au centre-ville sont plus attrayants que d’autres. Tandis que les immeubles de catégorie A plus récents et à la fine pointe de la technologie affichent de bons rendements et attirent des locataires, les immeubles vieillissants des catégories B et C sont plus difficiles à remplir. C’est que les entreprises cherchent à compenser le navettage des employés au centre-ville par des locaux hautement personnalisés et des commodités de qualité.

En banlieue, cette bifurcation est moins prononcée.

« La banlieue, c’est d’abord et avant tout une question d’accessibilité », affirme Christina Cattana, gestionnaire de la Recherche à CBRE. Le fait de pouvoir se rendre au travail en voiture pas très loin de chez soi joue pour beaucoup dans l’attrait des immeubles de bureaux en banlieue. »

En dépit de l’incertitude qui plane encore sur le marché des bureaux au pays, une chose est claire : les grappes de bureaux en banlieue sont loin d’être en dormance. Elles agissent plutôt comme figure de proue à la reprise tant attendue des bureaux et renversent le discours négatif sur le sujet.

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