Article

Éliminer la TPS pour régler la crise du logement et autres suggestions de Benjamin Tal

17 mars 2023 4 Minute Read

Jon Ramscar and Benjamin Tal talking at CBRE Real Estate Market Outlook 2023



La crise du logement a été l’un des principaux sujets de discussion lors de la présentation des Perspectives de CBRE sur le marché canadien, qui s’est tenue à Toronto le 28 février. Notre invité, l’économiste en chef de la CIBC, Benjamin Tal, n’a pas hésité à proposer une solution au gouvernement fédéral :

Éliminer la taxe sur les produits et services (TPS) pour les projets de construction d’immeubles à vocation locative et les redevances d’aménagement connexes.

« Construire des immeubles à vocation locative est l’une des seules solutions à la crise actuelle de l’accessibilité au logement », a déclaré M. Tal à Jon Ramscar, président et chef de la direction de CBRE, lors d’un entretien au Metro Toronto Convention Centre.

« Nous avons besoin de logements locatifs. Je parle à de nombreux entrepreneurs et, comme moi, ils croient que nous devrions supprimer la TPS sur les projets d’immeubles locatifs et les redevances d’aménagement. Le gouvernement peut se le permettre s’il considère qu’il s’agit d’une crise. C’est le cas et elle s’aggrave. »

« La seule façon de résoudre le problème est d’accroître la productivité, de construire différemment, de modifier le système d’immigration afin d’accueillir davantage de gens de métier et de rendre la construction sur mesure plus abordable et plus économique, ce qui n’est pas le cas actuellement. »

L’offre de logements est tout simplement insuffisante pour accueillir le million de nouveaux arrivants attendus au Canada, en 2023.

« Nous devons réfléchir à des mesures d’urgence pour loger les nouveaux arrivants, a déclaré M. Tal. Le gouvernement qui fixe les quotas d’immigration doit jouer un rôle important dans la solution pour loger les immigrants. Le secteur privé ne peut pas tout faire à lui seul. »

La correction des prix qui est en cours profitera aux acheteurs, a déclaré M. Tal. « La correction, qui est très positive, n’est pas terminée. Après une augmentation de 46 % en deux ans des prix des habitations et des loyers pendant la pandémie, une correction est nécessaire si on veut éviter de se retrouver dans une bulle. »

« Il ne s’agit pas d’une chute libre, mais d’une réaffectation de l’activité. Pendant la pandémie, nous avons fait passer l’activité avant tout autre chose, en nous projetant dans l’avenir. »

« Je vous annonce que l’avenir, c’est maintenant. »

Anéantir l’inflation

M. Tal reste optimiste quant à l’évolution de l’inflation. Toutefois, bien que les salaires et le prix du carburant soient à la baisse, il en va autrement dans le secteur du logement.

Selon lui, le taux d’inflation sur un mois pourrait s’établir à 3 % d’ici le printemps au Canada, ce qui permettrait d’atteindre la cible de 2 % de la Banque du Canada. « Si l’on considère l’inflation tendancielle, elle s’approche de 2 % sur une base annuelle. »

M. Tal a aussi déclaré que la Banque du Canada devrait cesser d’augmenter son taux directeur, puis s’assurer d’anéantir l’inflation avant de commencer à l’abaisser. (Lors de sa réunion du 8 mars, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 4,5 %.) « Rappelez-vous les années 1970 et 1980, a déclaré M. Tal. Un assouplissement prématuré de la politique monétaire a entraîné une récession à double creux. »

Selon M. Tal, la Banque du Canada devrait maintenir son taux directeur à 4,5 % pendant un certain temps afin de s’assurer de la disparition complète de l’inflation, puis commencer à annoncer des baisses en 2024. « La question est de savoir jusqu’où on doit abaisser le taux directeur. Je pense qu’il faut descendre jusqu’à 3 %, soit près du double de ce qu’il était avant le début des hausses. »

Pourquoi maintenir un taux plus élevé? Selon M. Tal, il existe quatre grandes forces inflationnistes sous-jacentes : la démondialisation, le passage du modèle de gestion du « juste-à-temps » au « juste-au-cas-où », la hausse des salaires et l’augmentation des dépenses liées aux initiatives écologiques.

« Toutes ces forces sont inflationnistes, a déclaré M. Tal. L’objectif est donc de 2 %. Je parle constamment avec des représentants de la Banque du Canada et je peux vous dire qu’ils ne changeront pas leur objectif. »

Perspectives connexes

Restez à l’affût

Joignez-vous à la cohorte de professionnels du secteur qui reçoivent nos dernières nouvelles par courriel.