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Perspectives de CBRE : Préparer le terrain pour une reprise de l'immobilier en 2024

28 février 2024 4 Minute Read

The sun setting over a city with skyscrapers.

Le monde de plus en plus instable rend l'immobilier commercial canadien de plus en plus attractif pour les investisseurs.

Paul Morassutti, président du conseil d’administration de CBRE Canada, a présenté ses perspectives pour l’immobilier commercial canadien devant un auditoire de plus de 1 400 personnes à Toronto le 27 février. Voici la vidéo de sa présentation.

D’après les Perspectives sur le marché de l’immobilier au Canada récemment publiées par CBRE, on s’attend à une reprise de l’activité d’investissement dans l’immobilier commercial en 2024, au fur et à mesure que les conditions de crédit se normaliseront et que les investisseurs bénéficieront d’un meilleur accès aux capitaux. Cette anticipation succède à une baisse de 15 % du volume d’investissement enregistrée en 2023.

En 2024, le rebond et l’activité transactionnelle dans l’immobilier canadien seront principalement stimulés par les transactions de taille moyenne. On s’attend globalement à une légère augmentation des volumes d’investissements, atteignant 52 milliards de dollars, soit une hausse de 5 % par rapport à l’année précédente. L’activité de fusion et d’acquisition pourrait également contribuer davantage à cette hausse.

« Parmi les tendances durables de 2023, on trouve l’attrait du Canada auprès des capitaux mondiaux, déclare Morassutti, président du conseil d’administration de CBRE. Nous sortons d’une année record en termes d’investissements étrangers et nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive, ce qui devrait améliorer la liquidité globale. »

« Le message de ces acheteurs étrangers est clair : dans un monde de plus en plus volatil, le Canada est une destination attrayante. »

Voici les tendances que CBRE surveillera cette année dans les divers secteurs de l’immobilier commercial.

La polarisation des bureaux se poursuit

En 2024, le marché des bureaux dans les centres-villes du Canada continuera de se polariser entre les biens de qualité et ceux de commodité. L’attrait croissant pour les bureaux prestigieux et bien aménagés stimule la demande, tandis que les locataires se détournent des locaux obsolètes. Cette situation limite les possibilités de renouvellement pour les propriétaires.

Les conversions demeureront un sujet central de préoccupation pour les bailleurs, car ils sont confrontés à un taux d’inoccupation élevé dans les immeubles en difficulté. Bien que les conversions contribuent à la reprise du marché des bureaux au Canada, elles ne constituent pas une solution miracle.

Afin de rester compétitifs, les bailleurs devront augmenter leur offre de services. Des aménagements solides seront décisifs pour inciter les entreprises à visiter et à choisir un immeuble pour leurs bureaux.

Croissance modérée du secteur industriel

Si les mises en chantier ont depuis ralenti, 36,1 millions pi² de nouveaux biens doivent encore être livrés d’ici 2024.

Dans un contexte économique plus morose, on prévoit une modération de la demande de location industrielle. L’affaiblissement de la conjoncture économique va entraîner des conséquences sur la demande de location dans le secteur industriel. On estime que le volume net du parc industriel à louer se stabilisera à 14,0 millions pi² en 2024. Bien que cela représente un ralentissement par rapport à la moyenne sur 30 ans de 19,0 millions pi², il s’agira néanmoins d’une amélioration par rapport au creux de 14 ans atteint en 2023.

Le taux national de disponibilité du secteur industriel devrait atteindre 4,2 % en 2024, après avoir bénéficié de plusieurs tendances favorables ces dernières années, telles que l’essor du commerce électronique, l’expansion des réseaux de chaînes d’approvisionnement et l’augmentation des stocks des détaillants. Cependant, après cette période d’activité intense, ces avantages commencent à s’estomper et la demande future sera davantage liée au rendement économique global.

Le taux d’occupation du secteur multirésidentiel connaît une contraction

Les mises en chantier devraient stables autour de 240 000 unités en 2024. Les coûts croissants de la main-d’œuvre et des matériaux posent un défi pour les promoteurs, qui sont déjà confrontés à un marché de l’emprunt serré. De plus, il y a une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction et les approbations pour les nouveaux projets de logements prennent du temps, en particulier dans les villes qui en ont le plus besoin.

Les gouvernements mettent en place des mesures pour encourager la construction de logements supplémentaires. Ainsi, à partir de 2024, les remboursements de la TPS sur la construction de nouveaux logements locatifs seront désormais disponibles dans tout le pays, ce qui devrait stimuler l’activité de construction.

Le taux d’inoccupation des logements multirésidentiels au Canada est tombé à son plus bas niveau depuis 22 ans, soit 1,6 % en 2023. Avec l’arrivée prévue de 1,45 million de nouveaux résidents dans les années à venir, l’inoccupation devrait continuer à diminuer en 2024, mais à un rythme plus lent en raison des conditions de marché déjà serrées.

Le rééquilibrage du commerce de détail

L’inflation et les taux d’intérêt élevés ont pesé sur les dépenses et entraîné un repli progressif de la consommation en 2023. Cette période de rééquilibrage devrait se poursuivre en 2024.

Les consommateurs chercheront à économiser en se tournant vers des chaînes et des produits à bas prix, particulièrement pour les produits d’épicerie où l’inflation a été la plus forte. Il sera crucial pour les marques d’attirer et de fidéliser l’attention des consommateurs.

L’intelligence artificielle (IA) sera l’un des principaux outils concurrentiels que les entreprises chercheront à exploiter en 2024. En effet, l’IA offre la possibilité d’améliorer l’expérience client grâce à des recommandations personnalisées et à une meilleure découverte de produits.

« 2024 ne sera pas une année facile et il y aura des défis à relever, déclare M. Morassutti. La liquidité reste inégale et il est encore trop tôt pour parler d’une reprise spectaculaire de l’immobilier. Cependant, les conditions nécessaires à une reprise sont en place, notamment sur les marchés des capitaux. Notre conseil : ne prêtez pas attention aux Cassandre. »

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