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Conseils aux bailleurs pour tirer pleinement parti de l’économie nocturne
13 juin 2023 4 Minute Read

Les bailleurs qui ne participent pas à l’économie nocturne se privent de formidables occasions de générer des revenus.
C’est ce qu’il faut retenir de la table ronde organisée par Rebecca Godfrey, directrice principale, Conseil en tourisme de CBRE, dans le cadre de la plus récente édition de Montréal au Sommet de la nuit, un événement d’une semaine visant à redéfinir l’économie nocturne de la ville.
Le groupe de Mme Godfrey a discuté des façons d’aligner les intérêts des communautés créatives et immobilières en vue de soutenir l’économie nocturne de Montréal. Selon elle, on doit établir une relation symbiotique entre l’industrie du tourisme et les bailleurs qui cherchent à optimiser l’utilisation de leurs locaux après les heures de travail.
« Les touristes visitent les villes pour découvrir la culture et les arts locaux, a déclaré Mme Godfrey. L’économie nocturne joue un rôle important dans le tourisme et les bailleurs ont tout intérêt à en profiter davantage. »

Photo courtoisie de Cedric Laurenty
Qu’est-ce que l’économie nocturne?
L’économie nocturne englobe toutes les activités sociales, culturelles et économiques qui se déroulent entre 18 h et 6 h. Les principaux moteurs de l’économie nocturne sont l’industrie du divertissement, ainsi que les activités organisées dans les salles de concert, les galeries d’art, les restaurants et les bars.
« La pandémie a freiné l’économie nocturne, forçant de nombreux établissements à fermer leurs portes, a expliqué Mme Godfrey. Nous avons la possibilité de relancer cette économie en misant sur la créativité et l’innovation. »
Elle suggère de réaffecter les entrepôts vacants et les halls d’entrée des immeubles de bureaux après les heures d’ouverture. Les propriétaires d’édifice peuvent accueillir des expositions temporaires d’art local dans leurs locaux vides pendant qu’ils élaborent des plans à long terme, si le zonage municipal le permet. Cette stratégie présente de nombreux avantages : elle fait découvrir les sites, les opérateurs et les artistes à de nouveaux publics, elle augmente l’attrait de l’immeuble pour les locataires existants et elle offre aux bailleurs des possibilités de générer des revenus supplémentaires.
De plus, comme ces édifices sont souvent situés loin des zones résidentielles, les activités organisées en dehors des heures de bureau risquent moins de déranger les voisins.
« Les activités de divertissement en soirée peuvent inciter les gens à revenir au bureau pendant la journée et attirer les visiteurs le soir », a expliqué Mme Godfrey.
Faire preuve d’avant-gardisme
À New Delhi, un bailleur transforme, le soir, trois étages d’un immeuble de bureaux en boîte de nuit. À Amsterdam, un complexe industriel du XIXe siècle a été converti en centre culturel abritant des bars, des restaurants et des salles de concert.
Les bailleurs doivent faire preuve de plus de créativité lorsque les règlements de zonage restreignent les activités nocturnes.
Par exemple, les commerces ne disposant pas de permis de vente d’alcool peuvent opter pour des événements au cours desquels les visiteurs dansent et socialisent sans consommer d’alcool. Le Public Records de Brooklyn propose des expériences d’écoute au cours desquelles les clients peuvent savourer des toniques sans alcool et des menus préparés avec des produits issus d’une production durable.
Les bailleurs à la recherche d’activités temporaires peuvent faire appel à des entrepreneurs créatifs contractuels pour animer leurs locaux le soir.
Dans le Vieux-Port de Montréal, les bailleurs s’associent à des artistes locaux pour mettre en valeur la culture et le patrimoine du quartier au moyen d’installations lumineuses. Il s’agit notamment d’une expérience multimédia immersive au cœur de la basilique Notre-Dame et de la projection de scènes illustrant l’évolution de Montréal sur les bâtiments, les arbres et les rues, dans le cadre de l’installation Cité Mémoire.
Maire de la nuit
Montréal n’est pas la seule ville canadienne à chercher à revitaliser son économie nocturne.
La Ville d’Ottawa a récemment créé un nouveau poste de « maire de la nuit » pour soutenir la croissance et le développement de son industrie nocturne, quelques mois seulement après que Vancouver eut annoncé sa volonté de créer un poste similaire afin de collaborer avec les parties prenantes locales pour assurer la croissance de son économie nocturne.
Le concept de « maire de la nuit » a été adopté pour la première fois à Washington, D.C., en 2018, et a depuis été mis en œuvre partout dans le monde dans certaines des principales destinations reconnues pour leur vie nocturne, notamment Amsterdam, Londres et Prague.
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Par ailleurs, la Ville de Toronto a lancé un plan d’action pour l’économie nocturne* basé sur les recommandations de représentants municipaux et de parties prenantes de l’industrie nocturne. Ce plan souligne l’importance de mettre à jour la réglementation et les permis pour les bars, les restaurants et les lieux de divertissement afin d’encourager les propriétaires d’entreprises ouvrir leurs portes après la tombée de la nuit, tout en assurant un environnement sûr pour les résidents, les travailleurs et les visiteurs.
Grâce au soutien des villes et au dynamisme des entrepreneurs locaux, les noctambules auront de quoi se réjouir lorsque le travail sera terminé.
« Une économie nocturne saine ne se limite pas à offrir des activités après le travail. Elle permet de créer des emplois et d’accroître la vitalité des villes, a expliqué Mme Godfrey. Tout le monde y gagne, de jour comme de nuit. »
*En anglais seulement
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